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vendredi 13 juin 2008

Études détaillées d'accident : Comment ça marche à l'étranger ?

1. GRANDE BRETAGNE

Il y a en Grande-Bretagne 2 grands programmes d'études détaillées d'accidents : le programme CCIS (Co-operative Crash Injury Study), orienté vers la sécurité secondaire et le programme OTS (On-The-Spot), orienté vers la sécurité primaire.

1.1. Le CCIS (Co-operative Crash Injury Study)


Ce programme a commencé en 1983 et n'a pas cessé depuis. L'objectif est de produire en continu des données sur les blessures subies par les occupants de véhicules légers lors des accidents de la route à destination des pouvoirs publics et de l'industrie. Elles servent notamment à la production de la réglementation et au développement des systèmes de sécurité de protection.

Chaque année, environ 1500 véhicules sont examinés par les équipes du Vehicle Safety Research Centre (VSRC, Université de Loughborough) et du Birmingham Automotive Safety Centre (BASC, Université de Birmingham) auxquelles s'ajoutent 5 équipes du Vehicle Inspectorate Executive Agency qui transmettent leurs données au Transport Research Laboratory (TRL). Une base de données assez complète est ensuite constituée et disponible sous plusieurs formats de bases de données statistiques. Les données sont collectées sur un échantillon de zones d'enquête. Un système de pondération est ensuite utilisé pour rendre les données représentatives mais il ne donne visiblement pas entière satisfaction (cf. rapport d'audit sur le CCIS, Mo Bradford, 2002).

Le programme est co-financé à 85 % par le Ministère des Transports britannique (Department for Transport). Les 15% restant sont apportés par des co-sponsors industriels (Autoliv, Ford Motor Company, Honda R&D Europe, Toyota Motor Europe et Volvo Car Corporation). Cependant, les sponsors ne sont pas systématiquement les mêmes au cours du temps. Par exemple, le LAB est entré parmi les co-sponsors en 2002. En 2003, mis à part le LAB, les sponsors seront sans doute Ford, Autoliv, Nissan, Toyota, Daimler/Benz et Visteon.

Le CCIS fonctionne par phases qui a dure de 3 ans. Son contenu est donc révisé à chaque phase. La phase 7 commencera en décembre 2002.

Ce programme coûte environ 1,5 millions de livres par an, soit environ 1100 livres par véhicule étudié. Il est piloté directement par le DFT avec le concours du TRL. C'est d'ailleurs sur l'initiative du DFT que le programme a été audité en 2002 avant de s'engager dans la 7ème phase.

1.1. OTS (On-The-Spot)


Ce programme de 3 ans est récent. Il est financé par le DFT et le Highways Agency (c'est à dire à 100 % par les pouvoirs publics) et a pour objectif d'identifier des stratégies efficaces de réduction du nombre des accidents et des blessés.

Les équipes du VSRC et du TRL doivent normalement collecter 500 cas d'accidents par an (soit 1500 cas fin 2003) dans deux régions anglaises, Nottinghamshire et Thames Valley, selon une méthodologie proche de la EDA françaises. Il est fort probable que le VSRC et le TRL souhaitent continuer ce programme après 2003 selon un mode d'organisation (pourquoi pas une pérennisation?) et de financement encore inconnu.

2. ALLEMAGNE

En 1973, le BASt (institut national de recherche sur les transports) a sollicité l'Université Médicale de Hanovre pour engager une étude détaillée d'accident sur la scène, concernant essentiellement les accidents graves dans une optique prioritaire de sécurité secondaire mais également de sécurité primaire. La méthodologie utilisée est assez proche de la méthodologie en vigueur en France avec évidemment des disparités sur certains points. En 1984, Hanovre a adopté un plan de sondage pour que les accidents étudiés dans la région de Hanovre soient représentatifs des accidents allemands sur certaines variables.

Le propriétaire des données recueillies était et est toujours le BASt, mais elles pouvaient être vendues, soit sous la forme d'une base de données, soit sous la forme de dossiers d'accident. A ma connaissance, seul VolksWagen était acheteur de ces données dans les années 1980.

Le programme a changé en 1999 sous l'impulsion de l'industrie automobile allemande. L'industrie sponsorise une deuxième équipe à Dresden, qui utilise la même méthodologie de recueil de données et les mêmes critères d'échantillonnage que l'équipe de Hanovre. Une base commune Hanovre + Dresden est ensuite constituée et transmise au BASt ainsi qu'aux sponsors industriels (VolksWagen, BMW, DaimlerChrysler, Ford, Opel) avec les dossiers d'accidents. Certains équimentiers (Autoliv, Faurecia, Jonhson Controls, TRW) s'acquittent d'une contribution financière plus faible et ne reçoivent que la base de données. Le programme coûte environ 1,2 million d'Euros. La moitié est financé par les pouvoirs publics via le BASt et l'autre moitié par les industriels (à raison de 100 000 Euros chacun pour les constructeurs et de 20 000 à 30 000 Euros chacun pour les équipementiers).

Ce nouveau programme allemand porte un nom anglais GIDAS : German In-Depth Accident Study. La base de données totale (Hanovre et Hanovre + Dresden) compte aujourd'hui environ 16 000 cas d'accident, 28 200 véhicules, 40 900 impliqués dont 22 100 ont été blessés. 2000 cas nouveaux sont étudiés chaque année.
Yves Page (LAB)





1 commentaire:

Anonyme a dit…

bggg